samedi 15 septembre 2012

L'obsession Vinci de Sophie Chauveau


Résumé

Florence 1476

Leonardo di ser Piero da Vinci, 24 ans, sort littéralement brisé d'un affrontement sanglant avec son père. En quelques semaines, il se reconstruit et se choisit un destin inouï, unique qui marquera la Renaissance et l'histoire de l'humanisme.
Mais qui est véritablement Léonard de Vinci ?
On connaît l'inventeur virtuose, le scientifique précurseur, fasciné par les mécanismes du corps humain ou les tourbillons de l'eau, le peintre et le sculpteur de génie... mais l'homme, son intimité, les ressorts de son inépuisable créativité ?
Des bas-fonds de Florence à la forteresse de Ludovic Le More à Milan, des campagnes guerrières de César Borgia à la cour de François Ier, jeune roi passionné qui le choisit pour père d'adoption, Léonard dissimule.
Quelle obsession profonde le pousse à séduire tous ceux qui l'approchent ?
Pourquoi cette frénésie de tout connaître, tout explorer, tout essayer, pour toujours tout abandonner, sauf ceux qu'il aime ?
Sa ville, Florence, le boude. Rome le rejette, mais fait un triomphe à Raphaël. Venise se méfie de lui... Pourquoi ? Quelles sont ses relations avec ses pairs et surtout son alter ego Botticelli, le maître de la mélancolie ?




Critique


Témoignant une admiration sans faille pour ce génie de la Renaissance, c'est tout naturellement que j'ai voulu en savoir plus sur son oeuvre, sa vie. L'obsession Vinci m'a semblé un bon support pour approfondir le sujet. Mais ce roman historique n'a pas été à la hauteur de mes espérances. Ou alors peut être fondais-je trop d'admiration pour cet artiste que la moindre anecdote venant entacher sa personne me déstabilisait, me dérangeait? Homme que je ne pouvais concevoir que comme parfait, except de tout défaut, étant donné la postérité qu'on lui sert depuis sa mort, une postérité glorieuse, prestigieuse. Peut être... Cet homme n'était pas d'après ce que nous dévoile l'auteure, except de tout défaut, bien au contraire!
Avant toute chose, je tiens à dire que j'ai vérifié les points traités de la vie de Léonard de Vinci dans le roman, et les éléments fournis concordent bien avec ceux fournis par d'autres écrivains et historiens. En cela l'auteur reste fidèle à la réalité historique. Hormis sur une chose et pas des moindres, l'hypothèse selon laquelle Léonard de Vinci aurait été homosexuel et amateur de jeunes garçons. Depuis quelques siècles, notamment avec Freud, des théories ont été formulées supposant de la possible homosexualité de Léonard notamment grâce à une analyse psychanalitique détaillée de ses écrits et de ses oeuvres. Peut être ques ces théories sont fondées ou peut être pas... En tout cas, permettez moi d'émettre un doute puisque ce fait n'est pas assez relaté par les historiens qui se sont penchées sur l'artiste. Ou alors je suis passée à côté, dans ce cas si vous avez plus d'infos, je veux des sources.
En tout cas, l'homosexualité supposées de Léonard devait être un point important pour l'auteure puisqu'elle choisit de lui laisser une place importante dans le récit. Et oui, et ce n'est pas subtil, loin de là! Elle nous expose pour le moins "crudement" les ébats amoureux de Léonard avec ses "amis", notamment avec des jeunes garçons (tous consentants je vous rassure!) Et ça tout au long du récit. Ca se calme toutefois dans la dernière partie du roman qui narre les dernières années de vie de Léonard. Et oui ce pauvre Léonard perd le goût de la chair au fils du temps...Ah vieillesse quand tu nous tient... Premier point négatif donc, pour ma part, cette omniprésence de la sexualité de l'artiste. Je m'en serais bien passée. Pourquoi insister autant? Cela nous amène au deuxième point qui m'a dérangé. Le manque d'explications, d'anecdotes, de profondeurs concernant les oeuvres de Léonard.
En me plongeant dans ce livre, je m'attendais vraiment à apprendre des choses sur les techniques de l'artiste, sur l'histoire de ses oeuvres. L'auteure reste trop en surface. Bon d'accord, je vous l'accorde, j'ai découvert certaines oeuvres que je ne connaissais pas, mais j'avais comme l'impression que l'auteure ne voulais pas s'aventurer dans un domaine qu'elle ne maitrisait pas parfaitement.
L'auteure a donc mis un point d'honneur à décrire plus sa vie privée que sa vie professionnelle. Mais bon etait-ce vraiment son intention ou n'a t-elle pas été contrainte par le comportement de Léonard tout simplement?
Je m'explique: A en croire l'auteure (faits corroborés par d'autres écrivains) Léonard était un homme qui n'achevait rien de ce qu'il entreprenait. Finir une oeuvre l'ennuyait. Ce qui l'intéressait par dessus tout était les projets, l'élaboration de choses. Ainsi il pouvait laisser s'écouler des années avant de terminer une oeuvre, s'il la finissait... Le "mythe" de Léonard est bien entaché... Donc comment raconter la vie professionnelle d'un artiste alors que celui-ci n'a attache que très peu d'importance?
Léonard était un homme assoiffé de savoir, de découverte, de connaissance. Il aimait concevoir des choses, cherchait à comprendre comment les choses, fonctionnaient, à comprendre la vie. Son plus grand regret sera de ne pas avoir réussi à faire voler l'homme. Ce qui m'a plus dans ce roman est l'effort de l'auteure pour nous rappeller que Léonard n'était pas seulement un peintre, mais aussi un sculpteur, un architecte, un ingénieur militaire, un inventeur, un scientifique, un anatomiste, un musicien, un poête. Il adorait la nature, les animaux, avait un profond respect pour l'humain. Les moments passés avec ses animaux, ses promenades dans la nature où il observe le paysage m'ont particulièrement plu.
Même si ce roman m'a un peu déçu, surement parce que l'auteure "enlaidit" l'artiste, j'ai aimé découvrir certaines de ses facettes. On en apprend également sur la vie politique de cette époque mouvementée, évenements qui aident à éclaircir certaines actions de Léonard. Une mention ++ pour la fin du romoan que j'ai trouvé juste magnifique, la mort de Léonard ne pouvait pas être contée aussi mieux que ça. J'ai refermé le livre avec un sentiment de nostalgie, comme si je laissais un être cher, un proche, proche certes à la réputation "sulfureuse", mais d'une attirance que moi même je ne peux expliquer.



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